Tout ce qu’il faut savoir sur la diffusion scientifique des articles de recherche
La diffusion des résultats d’une recherche scientifique est une obligation nécessaire et morale.
Certains choix permettent d’orienter, de gérer et de contrôler la diffusion d’un contenu scientifique : cet article aborde les éléments qu’il faut connaitre.
Pourquoi diffuser ses articles ?
Diffuser permet de rendre accessible un contenu scientifique à un public plus ou moins ciblé. Ce partage s’effectue en faveur de la recherche et du dialogue scientifique.
1. La nécessité de contribuer à la recherche
Chaque chercheur (ou doctorant) contribue à la recherche en partageant ses réflexions et ses découvertes. Pour cela, il doit être en mesure de présenter ses recherches à un public extérieur, via la publication écrite ou la présentation orale (colloques, conférences). Ces deux techniques de diffusion sont les plus répandues et permettent l’avancée de la recherche scientifique.
Le saviez-vous ? D’après le classement réalisé par le SCImago Journal & Country Rank (SJR), la France affiche le cinquième indice d’impact le plus fort au monde en terme de publications dans les revues scientifiques mondiales derrière les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Canada. |
2. Créer un dialogue ouvert
Le milieu de la recherche scientifique est continuellement en mouvement. Si les avancées sont nombreuses, les remises en question, les questionnements et les débats le sont tout autant. La diffusion des recherches participe à l’enrichissement perpétuel des différentes recherches entre elles, et permet de rendre compte des nombreux points de vue et possibilités.
Les nombreuses citations et références montrent la nécessité de la publication et de la diffusion. L’indice h permet d’identifier les chercheurs en fonction de l’impact de leurs productions. Une diffusion adéquate peut favoriser la portée et l’influence d’un article.
La revue scientifique : le principal moyen diffusion
Les chercheurs peuvent faire le choix de publier dans plusieurs types de revues. Certaines revues sont spécifiques tandis que d’autres s’adressent un à public plus large, comme les revues interdisciplinaires ou les revues de vulgarisation scientifique.
1. Diffuser dans une revue spécifique
C’est souvent dans des revues spécifiques, peu connues du grand public, que les chercheurs, scientifiques et doctorants publient. Ces revues concernent des branches précises de la recherche.
On les reconnaît aux sujets des articles, et à leur vocabulaire parfois très précis. Elles sont en partie diffusées grâce au bouche à oreille entre chercheurs, ou suite à des partenariats entre un laboratoire et une entreprise.
Exemples de revues spécifiques
– La Revue internationale de géomatique, revue de géographie orientée vers l’analyse, la visualisation et la représentation de données géographiques.
– Glossa, revue scientifique en orthophonie et linguisitque.
2. Diffuser dans une revue interdisciplinaire
La revue interdisciplinaire propose un contenu varié, croisant plusieurs thématiques. Le public est donc élargi, et les articles sont généralement moins techniques et plus accessibles.
Ces revues s’articulent de deux manières :
- Autour d’un domaine : comme par exemple les sciences humaines et sociales, pour proposer des sujets relatifs à l’histoire, la littérature, la philosophie ou encore la musique.
- Autour d’un objet : comme par exemple “le cerveau” qui peut concerner à la fois la psychologie, la neuroscience ou encore la linguistique.
Exemples de revues interdisciplinaires
– VertigO, revue électronique en sciences de l’environnement qui contribue à l’avancement des connaissances en matière d’environnement.
– Perspectives Interdisciplinaires sur le Travail et la Santé (PISTES), revue dédiée aux aspects sociaux et humains du travail et à leurs liens avec la santé des personnes et les organisations.
3. Diffuser dans une revue de vulgarisation scientifique
Plus accessibles au grand public, les revues de vulgarisation scientifique comportent de nombreux articles rédigés par des chercheurs, mais aussi par des experts et journalistes. Ces revues abordent l’actualité, les démarches et avancées des chercheurs dans plusieurs domaines.
Exemples de revues vulgarisatrices
– Pour la science, qui publie certains articles rédigés par des chercheurs dans les domaines de l’astronomie, la physique, la médecine, l’histoire, l’art, la psychologie, etc.
Diffuser un contenu scientifique en libre accès (ou open access)
Le libre accès est un mode de publication qui garantit une large diffusion. Gratuit et accessible en ligne, il est aujourd’hui très développé et de plus en plus utilisé.
Le libre accès : définition et fonctionnement
Certaines revues, qu’elles soient spécialisées, interdisciplinaires ou vulgarisatrices, sont disponibles en libre accès (ou open access en anglais). On les trouve principalement sur des plateformes spécialisées.
Pour les chercheurs, il existe deux voies dans le libre-accès :
- La green road (voie verte) : celle qui permet de déposer un contenu scientifique dans une archive ouverte (comme par exemple Hyper Articles en Ligne, HAL)
- La golden road (voie dorée) : celle qui permet de publier un contenu dans une revue en libre accès.
Les revues en libre accès peuvent parfois demander des frais de publication à l’auteur. Ce système, appelé “auteur-payeur”, permet aux revues de subsister en garantissant un accès gratuit à leurs lecteurs. Les frais avancés par l’auteur sont appelés l’APC (Article Processing Charge) et diffèrent en fonction des revues. D’après une étude publiée sur le site journals.openedition, leur montant s’élèverait en moyenne à 1 500 euros.
Les principales plateformes de référencement de documents en libre accès sont :
- Directory of Open Access Journals (DOAJ) : ce portail international propose 10 000 revues, soit environ 2 millions d’articles qui proviennent de plus de 130 pays.
- Persée : cette plateforme francophone présente les collection d’environ 100 revues, soit plus de 50 000 articles.
- Journals.openedition : cet espace contient environ 400 revues de sciences humaines et sociales. La quasi-totalité des contenus sont accessibles librement, soit environ 100 000 articles.
Le saviez-vous ? En ligne, l’usage de mots clés est fréquent : cela permet de mieux référencer l’article ! Par exemple, un l’article « Science, musée et télévision: discours sur le cerveau » de Igor Babou et Joëlle Le Marec affiche les mots-clés suivants : télévision, audiovisuel, musées, génétique, sémiotique, muséologie, sciences, communication, médias, discours. |
Le libre accès partiel ou la revue hybride
Au sein de ces revues, certains articles sont accessibles en libre-accès tandis que les autres sont soumis à la souscription d’un abonnement. Elles assurent donc leur financement avec la partie payante du contenu qu’elles proposent. Les tarifs d’abonnement varient en fonction des revues. Par exemple, la revue internationale Astronomy & Astrophysics propose un abonnement annuel de 180 euros, tandis que celui de la Revue Européenne de Psychologie Appliquée s’élève à 158 euros par an.
La plupart du temps, les articles récents sont soumis à un abonnement, tandis que les plus anciens sont accessibles. Également, les articles de synthèse et les compte-rendus d’ouvrage ont tendance à être directement publiés en libre-accès, à la différence des articles de recherche.
Exemples de revues hybrides et en libre accès
Exemple de revues en libre accès
– Klesis, revue de philosophie générale.
– Economie et Statistique / Economics and Statistics, revue éditée par L’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) qui s’intéresse aux phénomènes économiques et sociaux.
– Revue Francophone d’Informatique Musicale, revue dédiée aux actualités de l’informatique musicale.
Exemple de revues hybrides
– Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses : parmi les derniers numéros publiés, seuls les comptes rendus et les résumés sont en libre-accès.
– Revue d’histoire de l’Amérique française : un abonnement est requis pour l’accès aux numéros parus dans les 12 derniers mois, tandis que les autres numéros sont disponibles en libre accès.
La diffusion d’un article scientifique : quels outils de contrôle ?
La protection des articles scientifiques
La protection du contenu constitue une part importante du processus de diffusion. En effet, un contenu disponible en libre accès est susceptible d’être copié, distribué, adapté, ou modifié. Pour éviter cela, deux systèmes existent :
- Le copyright : utilisé dans de nombreux pays, ce système couvre tous les droits accordés aux auteurs des articles scientifiques, notamment en termes de reproduction, de distribution et d’adaptation.
- Creative Commons : c’est un concept qui précise les utilisations possibles du contenu qu’il protège. Les documents sont ainsi plus facilement exploitables par les autres chercheurs. Plusieurs types de licence Creative Common existent, selon les autorisations de l’auteur. L’utilisation de cette licence permet aux chercheurs qui publient en libre accès de définir clairement les autorisations et interdits liés à leurs oeuvres.
Obtenir les résultats de la diffusion
Une fois le contenu partagé, il est possible d’en observer les résultats. Les principaux marqueurs d’une diffusion efficace sont le nombre d’achats de l’article, le nombre de lectures et de citations. Les outils en ligne tels que Google Scholar permettent de rendre compte de l’impact d’un article avec sa fréquence de citations.
Exemple
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