Acronyme : définition, exemples, utilisation
Un acronyme, utilisé pour abréger une série de mots, est « une suite de lettres lues comme un mot ».
Qu’est-ce qu’un acronyme ?
Un acronyme est un mot prononcé syllabiquement, c’est-à-dire qu’on le lit tel qu’il est écrit, et non lettre par lettre. Il peut être formé d’une lettre initiale, la première d’un mot, ou d’un groupe de lettres ou de syllabes initiales. Sa composition peut également être un mélange d’éléments initiaux, à la fois lettre et syllabe.
À quoi sert un acronyme ?
Un acronyme sert à abréger une longue suite de mots pour permettre aux locuteurs de mieux la retenir et, surtout, de l’utiliser plus aisément. Il est en effet plus facile de dire ovni que de prononcer « o », « v », « n », « i », ou encore objet volant non identifié.
De nombreuses institutions utilisent l’acronymie, « la création d’un acronyme », pour réduire le nom bien souvent très long de leur organisme.
D’autres acronymes sont le résultat de procédés mnémotechniques pour « faciliter la mémorisation d’une série d’actions ». C’est le cas, par exemple, de l’acronyme SMART, en marketing, ou de VITE, dans le domaine de la santé.
Sigle ou acronyme ?
On confond très souvent les sigles et les acronymes. C’est en grande partie parce que la définition des deux notions est rarement exacte, même dans les ouvrages spécialisés ou sur les sites les plus sérieux.
On trouve souvent l’information voulant qu’un acronyme soit un sigle particulier. Ce n’est pas le cas : un sigle est une suite de lettres dont la prononciation est alphabétique, lettre par lettre ; un acronyme est une suite de lettres dont la prononciation est syllabique, syllabe par syllabe.
Autre différence majeure, la dérivation est certainement le meilleur moyen de ne pas confondre sigle et acronyme. Contrairement au sigle, l’acronyme, bien mieux intégré dans la langue grâce à sa prononciation syllabique, produit des mots dérivés, par exemple, un adjectif à partir d’un nom.
C’est le cas de l’acronyme ONU (Organisation des Nations Unies) qui donne les adjectifs onusiens et onusiennes, comme dans fonctionnaires onusiens et forces onusiennes. Il est impossible de créer ces adjectifs si l’on considère la suite de lettres « O », « N », « U » comme un sigle. L’ONU n’est donc pas un sigle, mais bel et bien un acronyme qui doit se lire comme un mot.
Abréviation, sigle et acronyme : synonymes ?
S’il est encore nécessaire de le rappeler, les mots sigle et acronyme ne sont pas synonymes. Le sigle est épelé alors que l’acronyme est lu ; cette différence suffit à opposer définitivement ces deux notions.
L’acronyme n’est pas non plus une abréviation. S’ils servent tous deux à abréger une série de mots, l’abréviation n’est pas lue à l’oral. On ne prononce pas sous sa forme réduite « par ex. » pour par exemple, ou « etc. » pour et cætera, et encore moins « c.-à-d. » pour c’est-à-dire. Ces formes sont uniquement utilisées à l’écrit.
À l’opposé, les sigles C.Q.F.D. (« ce qu’il fallait démontrer ») ou F.A.Q. (« foire aux questions »), sont eux, prononcés, épelés alphabétiquement à l’oral. L’acronyme n’est donc ni une abréviation ni un sigle : ces trois notions possèdent des définitions différentes.
Que veut dire acronyme ?
Le mot acronyme est formé du préfixe « acro- », du grec ancien ákros, et du mot, grec également, ónyma. Le préfixe « acro- » signifie « extrême » alors que ónyma signifie « nom ». La forme francisée de ce dernier, onyme, se retrouve d’ailleurs dans de nombreux termes de linguistique, tels que synonyme, homonyme, paronyme, etc.
Acronyme : règles d’écriture
La première règle, et non la moindre, reste celle de la lisibilité : la première apparition d’un acronyme dans un texte doit faire l’objet d’une définition, en particulier si celui-ci n’est pas encore largement diffusé. Précisons également que l’utilisation excessive d’acronymes n’est pas recommandée.
Étant donné la confusion qui entoure la définition de la notion, les règles d’écriture sont elles aussi quelque peu chaotiques. Il existe toutefois quelques grands principes pour une rédaction qui, si elle n’est pas sans faute, sera au moins exempte de tout reproche.
Acronyme : majuscules ou minuscules ?
Pour faire simple, on peut séparer les acronymes en deux catégories : ceux qui désignent un organisme ou une institution et les autres.
Normalement, les acronymes désignant un organisme suivent la règle de dénomination des institutions officielles ou des entités politiques.
L’acronyme prend alors une majuscule aux premiers mots (nom et adjectif, uniquement s’il précède le nom), ainsi qu’aux noms propres, qui le composent.
Pour les autres acronymes, l’usage est encore plus fluctuant, en particulier lorsque les mots sont bien intégrés dans la langue. Il est toutefois d’usage de ne mettre la majuscule qu’au premier mot de la série.
Acronyme : genre et nombre
Les acronymes sont variables en genre et en nombre. Ils prennent généralement le genre du premier mot de la série que l’on cherche à réduire.
Cette règle est mise à mal en présence d’acronymes étrangers. La principale langue pourvoyeuse d’acronymes en français, l’anglais, ne possède pas de genre masculin ou féminin. L’acronyme emprunté n’a donc techniquement pas de genre.
De fait, l’usage hésite ; ce qui explique le genre double de certains mots : wifi tiré de wireless hi-fi donne la wifi en France, mais le wifi au Québec. Wireless signifiant « sans fil », le genre masculin semble se conformer davantage à la règle.
Autre exemple flagrant, l’arrivée soudaine dans nos vies du terme coronavirus disease. Là encore, il est question du covid en France, mais de la covid au Canada. Disease signifiant « maladie », la covid aurait dû être la forme consacrée, mais elle n’a jamais trouvé preneur en France, malgré les recommandations officielles.
En revanche, les Français ont opté pour le genre masculin par métonymie. En d’autres mots, la maladie à coronavirus, terme spécifique de l’agent pathogène, a été remplacé par le terme plus générique de virus, qui est, lui, masculin.
Acronyme : accents, espaces et points abréviatifs
Le dernier argument, et non le moindre, pour clore le débat entre l’acronyme et le sigle est incontestable, puisque visuel ; il est typographique. Puisque l’acronyme est nettement mieux intégré dans la langue que son faux jumeau le sigle, il ne prend ni espaces ni points abréviatifs.
En ce qui concerne l’accentuation des majuscules, l’absence de consensus rend l’usage confus, même si les règles typographiques s’adaptent tranquillement à l’évolution technologique.
Si à l’époque de l’imprimerie et de ses caractères en plomb, l’accentuation des majuscules entraine des contraintes techniques ralentissant le procédé de publication, l’avènement de l’outil informatique annihile ces considérations historiques. Aujourd’hui, le monde de l’édition numérique tend de plus en plus à utiliser les majuscules accentuées.
Pour rappel, l’accent en français a une fonction grammaticale. Il distingue, entre autres, la préposition à des formes conjuguées du verbe avoir, le participe passé du verbe devoir (dû) du déterminant partitif du, ou encore la conjonction ou de l’adverbe de lieu où.
Il semble plus que judicieux de rétablir l’accent sur les majuscules avant tout pour que les acronymes créés correspondent à leur prononciation.
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